Jeudi 6 mars 2025, une animation peu habituelle régnait aux abords de la chapelle du Loc’h, à Peumerit-Quintin (Côtes-d’Armor). Marie-Hélène Bernard, maire de la commune, Michel Conan président des Amis de la chapelle et Guy Joncour, ancien vétérinaire, réunissaient toute une équipe de bénévoles. Le soleil printanier, bien généreux à l’abri du vent, a favorisé les échanges d’informations au sujet d’un oiseau parfois méconnu : la chouette effraie.

L’une est hulotte, l’autre est effraie, elles sont toutes les deux chouettes. Reconnaissable à son cri strident et répétitif, la chouette effraie est relativement bien répandue en Centre-Bretagne. Leur habitat mérite d’être protégé et il est parfois nécessaire de leur proposer un abri artificiel.
« Nous constatons depuis plusieurs années qu’un couple d’effraies niche dans le porche de la chapelle. Les murs sont souillés et des pelotes de réjection sont nombreuses sur les bancs en pierre et sur le sol. Aujourd’hui, il s’agit non pas de chasser ces locataires, mais d’installer un nichoir à l’extérieur de l’édifice pour que les oiseaux puissent s’y établir tranquillement. Tout ceci a été validé à l’unanimité par l’équipe municipale », précise Marie-Hélène Bernard, maire de Peumerit-Quintin (Côtes-d’Armor).
Dans des falaises, des arbres creux, des hangars
Intarissable sur la vie de la chouette effraie, Guy Joncour est à la manœuvre avec Pierrick Pustoc’h, permanent de Bretagne Vivante et animateur nature qui, quant à lui, élague légèrement le chêne devant accueillir le nichoir. « Une orientation sud ouest sera parfaite. Un couple de chouettes effraies peut avoir deux nichées par an, pourvu qu’il ait le gîte et le couvert. Il est possible de compter jusqu’à quinze œufs par couvée. Leur nourriture est constituée essentiellement de petits rongeurs et bien plus rarement de moineaux et de grenouilles. Ce sont des oiseaux qui nichent normalement dans des falaises mais dans notre région, on peut en trouver dans des arbres creux, dans des hangars ou comme ici, au Loc’h, dans une chapelle. Ils peuvent aussi s’installer dans la cheminée d’une maison. Les petits font beaucoup de bruit la nuit. Certains nids ont déjà des œufs en ce début de mois de mars. »

Le nichoir pour un couple de chouettes effraie est installé en hauteur, à plus de 5 mètres, dans un chêne à proximité de la chapelle du Loc’h. | OUEST-FRANCEVoir en plein écran
Un autre nichoir installé à Saint-Servais
Alors que perché et bien sanglé à plus de 5 mètres de hauteur, le nichoir trouve enfin sa place, les bénévoles se préparent pour la suite de leur périple. Une nouvelle installation est en effet aussi à prévoir dès ce jeudi, à proximité de la chapelle de Burthulet, dans la commune de Saint-Servais.
« Les Laboused an ankou (les oiseaux de l’ankou) sont très utiles. La mise en place de ces nichoirs est bien sûr facilitée par le soutien des municipalités et des associations, sans oublier les agriculteurs qui nous prêtent gracieusement leur tracteur télescopique », détaille Guy Joncour.
À l’heure du goûter, il était prévu au Bara Maël, à Maël-Pestivien, la projection d’un film de Laurent Charbonnier, cinéaste naturaliste : La nuit de la dame blanche. Dix-sept minutes de découvertes supplémentaires sur la vie de la chouette effraie.